Angelin Preljocaj décide de se lancer dans un projet expérimental, original et hors normes.
« Soul kitchen » se représentera du 23/06/2019 au 25/06/2019, le Dimanche 23 à 19h, le Lundi 24 à 18h et à 20h, et le Mardi 25 juin à 17h et à 20h à Montpellier. Tarifs : de 7 à 10 €
Petite présentation du personnage :
Angelin est né le 19 janvier 1957 à Sucy-en-Brie, c’est un danseur et chorégraphe français de danse contemporaine. Il est directeur de sa compagnie « Ballet Preljocaj » depuis 1985 et au début des années 1990, il entre dans le répertoire du Ballet National de Paris.
C’est l’un des chorégraphes les plus importants de ce siècle. Il allie fréquemment des recherches formelles avec des collaborateurs contemporains, de tout horizon (comme nous le prouve son nouveau projet), sans jamais s’éloigner des traditions du ballet classique. De 1984 à 2019, il a participé et réalisé plus de 50 chorégraphies dont 7 qui sont définitivement entré au répertoire du Ballet National de Paris.
Retrouvez Angelin Preljocaj qui nous raconte son œuvre.
Sophia, Sylvia, Malika, Lili et Esther sont les cinq femmes détenues qui ont tenté l’aventure avec Angelin Preljocaj. Sylvia nous explique que ce n’était pas un passe-temps, un loisir permettant de s’évader « d’la taule ». C’était du boulot, c’était intense et haletant car Angelin est une personne exigeante et très professionnelle.
Lili quant à elle, nous explique que la danse l’a aidée à comprendre beaucoup de choses sur elle et la relation qu’elle entretient avec les autres. Que ce qui était le plus important, c’était le regard qu’Angelin portait sur elles toutes « Le respect était la » nous dit-elle et que c’est ce qu’il l’a aidé à tenir bon.
Angelin Preljocaj a instauré un atelier de 2 h 30, deux fois par semaine pendant quatre mois.
« Quand on n’a jamais dansé, il faut s’accrocher ! ».
« Je me suis demandé de quoi on était privé en prison, en plus de la liberté, c’est la privation de certaines odeurs, comme celle des bons plats qu’on prépare en cuisine, de certains sons, de touchers, « Les Nourritures terrestres » de Gide m’ont servi de guide. »
Dans cette représentation, « Soul Kitchen » (rappel de la chanson des Doors), Sylvia, Lili, Malika, Esther et Sophia préparent (pour de vrai) des cookies, chacune à une table. À la fin du spectacle, l’odeur de cuisson est enivrante. Elles les distribuent au public, après avoir déclamé, l’une après l’autre, un passage des « Nourritures terrestres » de Gide.
« Que l’on m’apporte du vin, qu’il tache ma robe… je m’appelle… » Puis, l’une après l’autre, elle clame leur prénom.
« Je voulais qu’elles s’entendent le dire et que le public le sache », nous dit Preljocaj.
En une heure de temps, elles nous ont donné la preuve que ces nourritures si terrestres, si physiques, si spirituelles, si bouleversantes se partagent, s’apprécient et se vivent.
La preuve irréfutable, qu’un pas de côté ne nous condamnent pas à rester à l’écart toute notre vie.