Née au Cap-Vert, Marlene Monteiro Freitas est une artiste incontournable du paysage chorégraphique actuel. Nous avons pu la voir danser aux côtés de François Chaignaud, Cecilia Bengolea, Boris Charmatz ou Tãnia Carvalho.Chacune de ses pièces révèle au public un univers fantaisiste et étrange, dont il se dégage une grande force et une certaine animalité. Avec Jaguar, elle confirme le parcours sans faute d’une artiste téméraire, émancipée des lieux communs de la danse.
Le début de cette pièce pourra évoquer la fin d’une histoire d’amour incarnée par un couple de joueurs de tennis à la dérive qui sautillent autour du plateau. Curieux match entre Marlene Monteiro Freitas et Andreas Merk. Sommes-nous tombés dans une mauvaise comédie romantique ou dans une magistrale mise en scène ? Marlene Monteiro Freitas excelle dans l’art de tirer les ficelles de ce monde surréaliste : elle chorégraphie un étrange théâtre de manipulation, où les danseurs sont confiés à des marionnettistes fantomatiques tels que le grand artiste d’art brut Adolf Wölfli ou les auteurs du mouvement expressionniste le Cavalier bleu. Jaguarest une sorte de maison hantée où résonnent à plein tube les hymnes d’amour, des morceaux de musique classique, des applaudissements impromptus ou le bruit assourdissant de mouches collantes. Les duos et danses de couple s’enchaînent. Le public en ressort médusé et sonné par cette décharge d’émotion inoubliable.
Nous sommes fiers de les avoir accompagné lors de leur tournée en France et nous avons été ravis d’assister à leur représentation lors de leur passage à Toulouse dans le cadre du Festival International de Danse Contemporaine au CDC de Toulouse.